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Qu’est-ce qu’une communauté résiliente et à quoi sert-elle ?

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RésilienceLa résilience est un terme qui vient de la physique. Il s’agit de la capacité d’un matériau à revenir à sa forme initiale après un choc. Réutilisé notamment par Boris Cyrulnik en psychologie, il correspond à la capacité qu’a un individu de continuer à vivre et à s’épanouir après un traumatisme.  Il en va de même pour un groupe.

Plusieurs qualités essentielles à la résilience individuelle sont aussi nécessaires à la résilience des groupes :

  • La capacité à dépasser le traumatisme / changement. C’est l’aptitude à le penser, et à gérer les émotions qui y sont liées. Pour cela, un modèle mental qui inclut ce changement ou l’évènement traumatique comme étant “possible” est très utile. C’est donc une préparation au risque et à l’évènement catastrophique qui sera utile. Cette préparation passe par la prise de conscience pragmatique des dangers auxquels nous sommes exposés, de la probabilité qu’une catastrophe se produise et de son implication sur la vie courante. La connaissance de l’histoire, du passé, et du vécu des anciens facilite cette prise de conscience, tout en suggérant que les groupes humains ont toujours trouvé des solutions pour continuer à vivre avec les catastrophes rencontrées. Cette prise de conscience facilite le “deuil”, qui est une phase normale dans l’acceptation du changement / du traumatisme. Individuellement ou collectivement, un deuil mené à son terme abouti sur une reprise d’énergie, alors qu’un échec du deuil aboutit sur une phase de dépression.

  • La capacité à changer sans rupture. Pour cela, un modèle mental ouvert et adaptable, capable de flexibilité, est très utile. Dans le cas d’un groupe, les atouts sont la créativité et la diversité. Pour qu’elles puissent s’exprimer, une marge de tolérance à la différence doit être prévue au sein du groupe : trop de conformisme limite les capacités de changement et restreint l’imagination de solutions.  Inversement, trop de différences mal acceptées peut nuire à la cohérence du groupe.

  • La capacité à maintenir du lien malgré le changement. Du lien avec autrui, mais aussi maintenir du lien avec la réalité. Du moins avec une construction suffisamment commune de la “réalité” pour qu’elle survive à un choc et continue à rassembler : les traditions, les normes et habitudes, les règles de courtoisie, de politesse… tout ce qui permet de renforcer le sentiment d’appartenance, et qui permet à l’individu de s’identifier au groupe. Une communauté qui tolère le changement sans exploser et en maintenant ces liens est flexible et résiliente. Un certain conformisme est utile pour maintenir le lien, à travers les codes communs qu’il met en place. Mais ces codes peuvent, et doivent être adaptables eux aussi pour garantir la résilience d’un groupe.  Bref, les règles d’appartenance au groupe doivent pouvoir évoluer tout en restant efficaces.

  • La capacité à développer rapidement de nouvelles compétences. Il est question d’innovation et d’imagination. Un groupe ouvert à la diversité, à la créativité, à la différence et aux erreurs qui vont forcément avec, se donne les outils pour créer des solutions aux problèmes émergents.

Le terme “communauté” est à prendre dans son sens premier : une communauté est un groupe, d’une forme ou d’une autre, qui met des choses en commun. Il existe principalement deux types de communautés : en réseau ou en zone.

  • Le réseau, qui est un groupe pouvant être plus ou moins dispersé géographiquement qui se regroupe par affinité / intérêt. Les forums internet ou divers réseaux sociaux en regorgent. Mais il existe aussi des réseaux “dans la vraie vie” : cercles d’échange de semences rares de fruits / légumes, groupements d’intérêt, etc.

  • La zone, qui est établie sur un lieu défini géographiquement et occupé majoritairement par un groupe. Un quartier, un immeuble, un territoire sont des exemples de zones.

Toute communauté en zone est forcément liée à un réseau. Mais l’inverse n’est pas forcément vrai. Un réseau peut être complètement nomade et conserver ses connections, sa structure, ses règles, etc.

Une communauté résiliente c’est donc :

“un groupe ou un réseau structuré pour s’adapter rapidement au changement, tout en maintenant durablement sa cohésion, et des relations ouvertes avec le reste du monde.”

Une communauté résiliente a beaucoup plus de chances de survie, lors de catastrophes ou de changements rapides dans nos conditions de vie, que n’importe quelle autre type de communauté. Elle a aussi beaucoup plus de chances de voir ses membres être épanouis, libres et heureux, et respectés dans leurs différences tout comme dans leurs appartenances. Une communauté résiliente est un système complexe, et par conséquent conçu pour intégrer tradition et innovation, stabilité et mouvement.

Signé : les membres du forum « Communautés Résilientes ».


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